29 novembre 2022 2 29 /11 /novembre /2022 18:46

 ... PROCHAINE MISE A JOUR LE DIMANCHE 17 JUIN  ...

 


MARDI 22 MAI 2012


01---insoutenable-detresse---une-guerre-sans-fin---Kiwanja.jpg

Une insoutenable détresse pénible à montrer, tant son origine est douloureuse ...

 

Ce nouveau dessin évolutif s'étendra pas à pas sous vos yeux. 

De jour en jour peut-être.

Ou à intervalles plus espacés, je ne sais ...

 

... comme pour chacun de mes dessins qui, entre leurs premiers traits jusqu'à leur achèvement, voient s'écouler de nombreuses journées voire même plusieurs semaines ... 

... en fonction du temps libre que je parviendrai à aménager dans mes journées déjà bien occupées ; ce temps libre nécessaire à la publication du dessin qui s'agrandira, nécessaire à l'élaboration des mises à jour de l'article ou l'écriture des réponses à vos commentaires ; ce temps libre trop court qui justifiera, à lui seul, l'un ou l'autre intervalle ... trop long ! 

 

Progressivement, je vous montrerai donc - avec ce dessin en noir et blanc à tel point réaliste qu'il nous sera pénible de le regarder - là où mes mines m'ont mené, et je vous parlerai de l'histoire d'une dure scène de vie qui n'aurait pas dû pouvoir exister. 

 

En finale, je vous présenterai sans doute la photo - d'une détresse insoutenable - qui m'a inspiré ce dessin.

Si vous le souhaitez.


MERCREDI 23 MAI 2012


Je savais d’emblée que la publication des premiers traits de ce dessin et des quelques explications qui s’ensuivaient, risquait d’interpeller.  Les six premiers commentaires reçus en témoignent.  Permettez-moi de les répercuter ici, ainsi que les réponses sincères apportées hier soir.

 

Oui, je l’explique, j’hésitais depuis longtemps à dévoiler ici, pas à pas, ce portrait d'enfant en profond et douloureux désarroi ; une insoutenable détresse provoquée par la folie meurtrière des adultes, quelque part sur le continent africain. 

 

Alors, puisque j’avais ressenti - dès l’instant où je l’avais découverte - l’envie de dessiner cette douloureuse photo d’un photographe de presse de guerre, et puisque je ressentais la même envie de vous la montrer, nul besoin de réfléchir plus longuement.  Il me fallait suivre mes sentiments, mes envies, mes besoins.

 

03---insoutenable-detresse---une-guerre-sans-fin---Kiwanja.JPG

Hier soir (tout en jonglant avec mes portemines sur quelque détail des cheveux d'un autre portrait d'enfant, très différent, qui m’inspire depuis quelques jours), j’ai alors longuement réfléchi à cette question : "Puis-je ainsi montrer, quitte à ce que cela ressemble à un naïf apitoiement, telle image choquante ?".  Oui, il me paraît préférable d’éprouver une profonde compassion face aux souffrances absurdes que des enfants sont obligés de subir, à cause de la folie humaine : rester indifférent ou insensible serait par contre inadmissible.  Pire encore serait de se voiler la face et de ne pas juger opportun de montrer ces souffrances que personne ne réussira jamais à justifier raisonnablement.  

 

Essayez d'imaginer, chers lecteurs, dans les jours qui viennent, en observant l'avancement régulier de mon dessin, l'état d'esprit du photographe à cet instant précis où il a osé – sans nul doute un réflexe « réfléchi » - appuyer sur le déclencheur, face à cette terrible scène : vous comprendrez bientôt l’intensité de l'instant.  Pour cet homme témoin d’un drame indescriptible, il s'agissait d'un devoir de mémoire ! 

Moi-même, j’ai alors consacré des heures, des jours, à traduire avec mes mines cet instant, cette émotion, ce devoir.  Je ne le regrette pas. Après tout, le bandeau d'accueil de mon blog ne comporte-t-il pas ces mots chargés de sens : ATTRAITS, EMOTIONS ET DESSEINS

03---insoutenable-detresse---une-guerre-sans-fin--copie-1.JPG

 


JEUDI 24 MAI 2012


"Ma détresse est profonde.  Injustifiée.  Incompréhensible.

Mais je la surmonterai, il le faut, il s’agit de tenir bon !

Tenir, avant tout, il le faut. 

 

Je suis épuisée. 

Je n’en peux plus.  

Je vais m’écrouler. 

Abandonner.

Oh, je pleure ?  Non, vite, j’essuie ces larmes inutiles ...  Courage, il le faut.

 

Oui, il faut tenir : je dois nous sauver.  La sauver.

Vite, je sèche ces larmes qui m’envahissent, ces larmes inutiles qu’il me faut contenir. 

Réprimer.

Réprimer ... Répression ... Que ces mots sont terribles, quand cela vous arrive ...

Vite, je dois surmonter ces sentiments de total abandon, d’impuissance qui m’envahissent !

Je dois survivre.  Me sauver.  La sauver. 

 

Que faire ?  Comment faire ? Je suis épuisée.  Je n’en peux plus.  

Où aller ?  

Comment  fuir ? 

M’en aller pour fuir où ?

 

Fuir et les retrouver.  Où les retrouver ?"

 

Protégée, cette fillette en fuite à l'est du Congo,

pensait probablement ces mots,

les murmurait peut-être ...

04---insoutenable-detresse---une-guerre-sans-fin---Kiwanja.JPG

Protégée, cette fillette en fuite à l'est du Congo,

aurait sans doute bien aimé que son prénom lui porte chance, à ce moment !

 


   VENDREDI 25 MAI 2012


Et si l'on parlait un brin des traits et détails de mon dessin ? 

 N'oublions pas pour autant l’horrible drame qui se joue sous nos regards impuissants.

Au contraire : observons-le de plus près. 

05-a---insoutenable-detresse---une-guerre-sans-fi-copie-1.JPG

 

De cette fillette, vous percevez au premier coup d'oeil la tristesse, la peine, la douleur.  Pourtant, ce visage est si peu visible ...  Dès lors, je crois que la surprenante attitude de cet enfant à elle seule - ce bras qui, par-dessus le col du T-shirt, essuie des pleurs - permet de ressentir la profonde douleur que l’enfant éprouve, que l'enfant ne peut réprimer, que l'enfant parvient avec peine à maîtriser.

 

Observez attentivement, si vous le voulez bien, les cheveux : ils m'ont donné ... beaucoup de fil à retordre.  La nature a certes admirablement réussi son oeuvre en créant ces cheveux crépus, très denses et vrillés, un rempart naturel contre les attaques du soleil, évitant ainsi des souffrances au cuir chevelu ; mais croyez-bien qu'ils n'étaient pas aisés à représenter.

 

Observez aussi, mais sans doute l'aviez-vous déjà remarqué, l’œil que l’on devine fermé et les sourcils relevés.  Ou encore cette joue creusée et ces petits boutons d'acné sur la peau.  Ou enfin le relief du col du T-shirt souligné méthodiquement par les traits parallèles de mes portemines.

 

05-b---insoutenable-detresse---une-guerre-sans-fin---Kiwan.JPG

 

C’est le bras qui essuie les larmes : parce que les doigts de la main s’agrippent au tissu, pour une raison importante, primordiale ... que vous ne comprendrez que plus tard. 
   05-c---insoutenable-detresse---une-guerre-sans-fin--.JPG

 

Observez enfin les rayures du tissu : la tâche se révèle bien plus ardue que je ne l’imagine.  En réalité, vous le découvrirez plus tard sur la photo couleur, quatre coloris le composent : des lignes bleues et roses côtoient d'autres beige clair et beige plus foncé.  Pas facile de traduire ces teintes en noir et blanc. 

 

Puis, il me faut impérativement mettre en valeur les plis formés par ces doigts agrippés au tissu.  Et les rayures doivent se prolonger, correspondre d’un pli à l’autre.  Vraiment, ce n’est pas une sinécure !

 

Je vous quitterai ce jour en vous priant de m'excuser : je vous ai involontairement - oh, la méprise n'est pas bien grave, mais importante pour la suite du dessin - induits en erreur.  Il ne s'agit pas d'une fillette comme je l'ai à plusieurs reprises prétendu, mais plutôt d'une adolescente : en découvrant la nouvelle étape ci-dessous du dessin, vous en aurez la preuve en regardant l'épaule que le tissu glissant sur la peau dévoile ...

 

05---insoutenable-detresse---une-guerre-sans-fin---Kiwanja.JPG


 DIMANCHE 27 MAI 2012


Protégée, cette jeune fille congolaise, souffre. 

Pourquoi ces larmes essuyées sur le col du T-Shirt, du revers du bras? 

Pourquoi ce bras tendu vers l'arrière ?

06 - insoutenable détresse - dessin au crayon de jean-clau

Vous souvenez-vous ?  A l'automne 2008, le Nord Kivu, au Congo, est en pleins troubles.  Partout, des milliers et des milliers de civils sont forcés à fuir les combats.  Malgré la présence des troupes des Nations-Unies.  La plus forte présence au monde. 

Protégée, au milieu d'une foule d'un millier d'autres fuyards, marche depuis trois jours.  Elle a parcouru une vingtaine de kilomètres, après avoir été séparée de sa mère alors qu'elle fuyait son village.  Protégée soutient d'un bras, sur son dos, sa petite nièce Reponse, effrayée, qui s'agrippe à elle de toutes ses forces ...  Terrorisée, comme elle ! 07---insoutenable-detresse---dessin-au-crayon-de-jean-clau.JPG

Protégée protège ...  Il le faut. 

Il faut sauver Reponse.  Il faut la sauver.  Il faut se sauver. 

Il faut retrouver ses parents.  Les siens.  Les leurs. 

Pour elle.  Pour elles.    

Il faut, il faut, il faut ... Il le faut.


 DIMANCHE 3 JUIN 2012


« Trois millions de morts, c’est ce qu'on appelle une crise de basse intensité.  Peu de grands titres dans la presse.  Pas de manifestations, de collectes de fonds. Les chanteurs sont muets, les pétitionnaires aussi.  Qui soutenir dans une affaire aussi compliquée ?  Où sont les bons, les méchants, les persécutés ? ».

 

Cette citation de Colette Braeckman (Les nouveaux prédateurs. Politique des puissances en Afrique centrale, Fayard, 2003), journaliste belge spécialiste de la République Démocratique du Congo, résume assez bien le questionnement que l’on est en droit d’avoir – et qui est le mien - à propos des violences connues par ce pays.

 

08 - insoutenable détresse - une guerre sans fin - Kiwanja

 

Trois millions de morts ... en 2003, date de la publication du livre.  A ce jour, sans doute près de 4 millions ...  La RDC traverse une succession de conflits depuis le début des années 90.  Si le pays semblait avoir retrouvé une certaine stabilité sous Joseph-Désiré Mobutu, le « léopard de Kinshasa », entre 1965 et 1997, les tensions s’étaient ravivées dans les années 90.  Le pays a connu des affrontements armés entre différentes communautés, d’autres violences découlant de l’épisode tristement célèbre du génocide rwandais de 1994, puis deux guerres, baptisées prosaïquement première et deuxième guerre du Congo.  Le premier conflit (1996-1997) a vu la chute de Mobutu, évincé par Laurent-Désiré Kabila, tandis que le second (1998-2003) a opposé la RDC à certains de ses voisins, tout en étant soutenu lui-même par d’autres Etats limitrophes.

 

Depuis, tous les problèmes à l’origine des différents conflits sont loin d’être réglés : entre octobre 2008 et janvier 2009, date de son arrestation, l’offensive du général Laurent Nkunda - officier rebelle tutsi soutenu par le Rwanda, qui s'illustra déjà en 2002 lors des massacres de Kisangani - , est là pour rappeler que la RDC est toujours enlisée dans une guerre larvée – qui fait rage depuis une vingtaine d'années - ravageant une grande partie de l’est de son territoire.

 

Cette photo que j'ai dessinée, cette image de Protégée portant à bout de bras sa nièce Reponse a été prise le alors que les forces de Nkunda intensifiaient leur offensive sur le Nord Kivu, forçant des centaines de milliers de personnes à fuir les combats, et ce malgré la plus forte présence des troupes des Nations-Unies au monde.

 

  Mardi, je vous raconterai ce terrible jeudi 6 novembre 2008  !


  MARDI 5 JUIN 2012


Kiwanja : le Srebenicza du Congo

 

Selon un rapport de l’organisation de défense des droits de l'Homme Human Rights Watch (HRW) publié en décembre 2008 à Kinshasa, au moins 150 civils (186 selon la Croix Rouge) ont été tués les 4 et 5 novembre de cette même année dans la ville de Kiwanja, dans l'est  de la RDC, la plupart exécutés sommairement par la rébellion de Laurent Nkunda, ces exécutions dont furent témoins Protégée et sa nièce Reponse, ces exécutions qui les obligèrent à fuir la ville pour tenter de sauver leur vie ...

Sur base de plus de cent entretiens, HRW estime qu'au moins 150 habitants de Kiwanja ont été tués les 4 et 5 novembre à Kiwanja.  La plupart des personnes tuées à Kiwanja ont été exécutées sommairement le 5 novembre par les forces du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP) du commandant rebelle Laurent Nkunda, assure HRW.  Il s'agit du pire massacre dans la province du Nord-Kivu en deux ans.  HRW dénonce des crimes de guerre commis par les deux parties, assurant que les rebelles de Laurent Nkunda et les milices Maï-Maï (des combattants irréguliers congolais qui coopèrent parfois avec les forces gouvernementales mais agissent aussi en francs tireurs) ont délibérément tué des civils au cours des deux derniers jours.  Avec une virulence exceptionnelle, HRW met en cause les Casques bleus, qui disposent d’une base à Kiwanja : ils n’ont pas pris les mesures adéquates pour protéger les civils et n’ont mené que quelques patrouilles pour limiter les violences.  HRW conclut : ces casques bleus, dont c’est pourtant le mandat,  sont tout simplement incapables de protéger les civils qui sont délibérément visés.

La ville de Kiwanja, située à environ 80 km au nord de Goma, la capitale du Nord-Kivu, était passée sous contrôle rebelle le 29 octobre.  Mais des milices pro gouvernementales Maï-Maï avaient brièvement repris la localité le 4 novembre.  Le 5 novembre, le CNDP avait lancé une contre-offensive. Après avoir rétabli leur contrôle sur Kiwanja, les rebelles ont lancé une opération brutale contre les éventuels combattants Maï-Maï restants ou leurs sympathisants supposés, affirmait HRW.

 

09----insoutenable-detresse---dessin-au-crayon-de-jean-cla.JPGun dessin de 30 X 40 cm

 

 

Colette Braeckman (voir mise à jour précédente) relate ainsi ce drame humain (extraits choisis).  

 

Au secours… Les hommes en armes passent de maison en maison. Ils s’emparent de tous les garçons et jeunes hommes et leur fracassent le crâne.  Une femme de Kiwanja m’a appelée jeudi soir en pleurant, disant que les militaires de Laurent Nkunda étaient en train de massacrer la jeunesse de Kiwanja depuis mercredi à 13 heures.  Ils font une opération de porte-à-porte pour enlever et tuer les jeunes garçons et filles entre 12 et 33 ans.

Des messages de détresse venus de Kiwanja ont commencé à affluer en Europe dès mercredi soir, deuxième jour des assassinats.  Sur le terrain, les équipes de l’ONU, qui ont une base militaire à Kiwanja même, ont commencé à enquêter dès … vendredi midi sur d’éventuelles violations des droits de l’homme afin de déterminer les responsabilités.  Il est vrai que, tentant des sorties, les Casques bleus ont à plusieurs reprises été la cible de tirs croisés et qu’ils ont tenté de protéger les réfugiés qui s’étaient placés sous leur protection aux abords de la base.  Dès mercredi cependant, des journalistes se sont déjà rendus sur le terrain, dont Thomas Scheen, reporter pour le Frankfurter Allgemeine Zeitung.  Des reporters de la BBC ont également gagné Kiwanja jeudi.  Ils ont vu des cadavres gisant dans les maisons et enregistré des récits d’horreur.

Des civils massacrés pratiquement sous les yeux de Casques bleus impuissants ou indifférents.  Kiwanja serait-il un Srebenicza congolais ?  A la décharge des soldats de la paix, un porte-parole de l’ONU a cependant déclaré que les soldats ne pouvaient tirer sur les rebelles, car ces derniers étaient entourés de civils qui couraient dans toutes les directions

 

10---insoutenable-detresse---dessin-au-crayon-de-jean-clau.JPG


      Chers visiteurs de mon monde de dessins au portemine, avant de vous quitter, je dois encore vous préciser que la prochaine mise à jour de cet article ne paraîtra qu'aux alentours de la mi-juin !  Non pas que je veuille prolonger inutilement le suspense - il serait ici inapproprié -, mais tout simplement parce que dès demain je m'envolerai vers d'autres cieux, sans doute plus ensoleillés que ceux d'une Belgique bien pluvieuse en ce moment (ce ne sont pas mes fidèles lecteurs belges qui me contrediront !).


DIMANCHE 17 JUIN 2012 : VOYEZ L'ARTICLE SUIVANT EN CLIQUANT ICI ...

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MISE A JOUR DU 8 FEVRIER 2013

 

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28 novembre 2022 1 28 /11 /novembre /2022 22:23

"uniquement des enfants uniques,  uniquement des humains uniques"

(Carole Chollet-Buisson)


 

13 mars 2012

 

DRAMATIQUE ACCIDENT A SIERRE

TANT DE MORTS

TANT D'ENFANTS

 

et cette tristesse

et ces larmes impossibles à contenir

 

 

deuil-accident-sierre.jpg

 

pleurons aussi tant d'autres morts

 

et tants d'enfants disparus pour toujours

à Toulouse aujourd'hui

en Syrie ou en Afghanistan

 

tant d'enfants

d'ici d'ailleurs et de partout

qui nous quittent chaque jour 

DERAISONNABLEMENT 

 

tant d'enfants que nous aurions tant aimé

empêcher de nous quitter

 


 

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MISE A JOUR DU 8 FEVRIER 2013

 

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13 août 2022 6 13 /08 /août /2022 10:30

Bonjour, vous allez bien ?

 

Hier dimanche en fin de soirée, la cérémonie de clôture - festive à souhait et toute en musique - de la XXXe olympiade a, comme le veut la coutume, passé le flambeau pour les JO 2016.  Une passation inhabituelle marquée par un carnaval brésilien, le Brésil étant invité dans le stade : le carnaval de Rio, ce 12 août, c’était Londres qui l’organisait.  Samba, capoeira, percussions et costumes de carnaval ... Tous les ingrédients étaient réunis pour mettre l'eau à la bouche des amateurs de sports pour les 4 ans à venir ! Une cérémonie qui a donc signé officiellement la fin des JO 2012.

 

Ces jeux olympiques se terminant dans la joie et la bonne humeur m’incitent à vous montrer

"Athule et son irrésistible clin d'oeil", mon dernier - et bien modeste - dessin en date,

réalisé tout au long de ces JO de Londres,

achevé juste à temps pour une publication ce jour ...

 clin-d-oeil---soccer-football-2010-Afrique-Sud---07.JPG            

Athule et son ravissant clignement de l'oeil,  belle connivence adressée à un photographe à Red Hill, Cape Town ! 

C’était en 2010 : la dix-neuvième édition de la Coupe du monde de football se déroulait du 11 juin au 11 juillet en Afrique du Sud. 

Il s’agissait de la première phase finale de Coupe du monde se disputant sur sol africain.

   Athule savoure l’événement.    
        drapeau-sud-africain.jpg  
logo-soccer-afrique-du-sud.jpg             D'août 2007 à novembre 2009, les sélections de 203 pays ou entités politiques avaient participé à une phase de qualification, dans le but de désigner les 31 équipes qui disputeraient le tournoi final en compagnie de l’Afrique du Sud, qualifiée d’office en tant que pays organisateur : le 11 juillet 2010, l’Espagne, victorieuse, remportait la coupe tant convoitée. 

Athule était peut-être, au moment de cette prise de vue, le Sud-Africain le plus heureux du  

MONDE .

 

Et, une fois n'est pas coutume, après vous avoir présenté d'emblée le dessin achevé,

je vous propose, dans la foulée, d'observer les étapes successives du dessin. 

 

clin-d-oeil---soccer-football-2010-Afrique-Sud---01.JPG

clin-d-oeil---soccer-football-2010-Afrique-Sud---02.JPG

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dessin légèrement retouché au niveau de la joue, ce 15 août (voir commentaires)

- 19 x 25 cm


A bientôt pour les futures publications qui devraient, si tout se déroule comme je l'imagine,

vous mener à un nuage ... mais pas n'importe quel nuage ! 

Un superbe et fier Nuage Rouge !


 

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MISE A JOUR DU 8 FEVRIER 2012

 

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24 juin 2022 5 24 /06 /juin /2022 14:30

 ... PROCHAINE MISE A JOUR en bas de page LE DIMANCHE 24 JUIN  ...


dimanche 17 juin


Je ne reviendrai pas sur les dramatiques événements à l’origine de l’insoutenable détresse de cette fillette africaine portée à bout de bras par son aînée, fuyant les combats dans le Nord Kivu : je les ai longuement relatés dans l’article entamé le 25 mai dernier , accompagnant ce dessin pas à pas que voici, aujourd’hui, achevé. 

Peut-on rester indifférent face à un tel désarroi ? 

12 - insoutenable détresse - une guerre sans fin - Kiwanja

format du dessin  30 x 40 cm

 

Chacun de mes dessins est un travail de longue haleine et de concentration méthodique.  Leur exécution n’est jamais rapide : un mois pour celui-ci et plus d'une centaine d'heures de travail, sans doute.

 

Jamais de repentir possible, comme dans la vie où aucune gomme ne permet d’effacer l’existence accomplie.  Et puis tout effacement laisse des traces, parfois infimes, sur le papier immaculé : je ne me les autorise jamais ; ou rarement.

 

Une fois les repères pris, l'hésitation est interdite.  D'ailleurs, je protège en permanence l'entièreté de la feuille : seul l'élément que je suis occupé à dessiner n'est pas recouvert.  Pas à pas, millimètre par millimètre, mes traits remplissent l'espace vierge que je découvre puis recouvre, progressivement.  Je ne reviens pas, je ne regarde jamais en arrière ; ou rarement. 

 

Tout les détails que je décèle sur une photo, le regard réflexif que je lui porte, ma perception sur ce qu'elle dévoile, les impressions qui m’envahissent au fur et à mesure de son observation, je les transforme en une impression avec mes mines, en noir et blanc sur le papier ...

 

Puisse cette impression à la mine de plomb, ce dessin, traduire l’impression de mes sentiments d’incompréhension face à une telle absurdité ; l'impression d’un besoin de la montrer pour que l’on sache ; l’impression intime d’un sentiment d’amour du monde qui m’entoure : ce monde, je désirerais tant qu'il devienne meilleur, même ce désir peut paraître inassouvible, inapaisable ...

 

13---insoutenable-detresse---une-guerre-sans-fin---Kiwanja.JPG

 

Et dans les jours qui viennent, vous découvrirez enfin

- si vous le désirez -

la photo de presse, primée, qui m’a bouleversé, qui m'a inspiré ce dessin,

et dont je voudrais ensuite vous raconter l’épilogue ...

 

Sera-t-il heureux, ou plus terrible encore ?   

12 - insoutenable détresse - une guerre sans fin - Kiwanja

  format du dessin  30 x 40 cm 


jeudi 21 juin


CONGO---PRIX-BAYEUX.JPG

  2008 © Jérôme DELAY


   PRIX BAYEUX-CALVADOS DES CORRESPONDANTS DE GUERRE DE L'ANNEE 2009 

  1er prix du jury public et 3e prix du jury international (catégorie photo)


Jérôme DELAYJerome-DELAY.jpg(ASSOCIATED PRESS)

Première ville libérée de France continentale en juin 1944, la ville normande de Bayeux, associée au Conseil général du Calvados, a lancé en 1994, dans le cadre du 50e anniversaire du Débarquement en Normandie, cet événement international annuel qui consiste en la remise d'un Prix prestigieux à des journalistes du monde entier qui exercent leur métier dans des conditions périlleuses pour nous permettre d'accéder à une information libre. 

 Au-delà de la remise de trophées (qui concernent toutes les catégories de médias - presse écrite, radio, télévision et photographie -), le Prix Bayeux-Calvados des correspondants de guerre propose chaque année une semaine riche d'échanges, de rencontres, de débats avec le public pour prendre le temps de mieux comprendre l'actualité internationale. 


Jérôme Delay avait suivi l'offensive du général Laurent Nkunda dans le Nord Kivu à l'automne 2008.  

Laurent-Nkunda-by-Jerome-DELAY--AP-.jpgIl avait photographié, inlassablement -12000 clichés -, afin que l'on sache de par le monde ; il voulait porter un regard objectif sur ces milliers de déplacés, ces milliers de réfugiés ; il voulait faire connaître à tous ce regard objectif sur une population meurtrie, si souvent oubliée.  

01---exode-Kiwanji---Jerome-DELAY.jpg

02---exode-Kiwanji---Jerome-DELAY.jpg

03---exode-Kiwanji---Jerome-DELAY.jpg

associated-press---liwanji---Jerome-DELAY.jpg

Jérôme DELAY présentait ensuite - à l'occasion de l'édition 2010 du Prix Bayeux des correspondants de guerre - 180 de ses photos (sous forme de tapisserie, clin d'oeil à la célèbre tapisserie de la ville !) lors d'une exposition intitulée "Congo, une guerre sans fin".   

12 - insoutenable détresse - une guerre sans fin - Kiwanja

CONGO---PRIX-BAYEUX.JPG

Il avait photographié Protégée :

elle n'avait pu lui dire que son prénom,

elle avait juste pu lui dire qu'elle était à la recherche de sa mère ...  

L'histoire de cette photo aurait pu s'arrêter là, sans cette consécration par le public.  Ce prix l'avait rendue célèbre.  Sa publication dans de nombreux médias avait rapidement suscité l'émoi et l'envoi de centaines d'e-mails de personnes à travers le monde nourrissant l'espoir que quelqu'un, l'auteur de la photo peut-être, pourrait tenter de partir pour les retrouver et les aider.  

Alors, Jérôme Delay était retourné à Kiwanja, appareil numérique et photo à la main, avec l'espoir ténu, vain peut-être, de revoir ces fillettes vivantes et les aider à retrouver leur famille ; à moins que ces voeux ne soient déjà réalisés ...


dimanche 24 juin 


 

"J'ai photographié la guerre et les réfugiés partout dans le monde depuis le début des années 1980.  

 

Je n’ignorais pas que mes chances de succès étaient minces  en décidant de partir à la recherché de Protégée et de sa nièce.  Mais j’avais été particulièrement touché par les réactions des lecteurs à la publication de cette enfant au visage défiguré par la peur et le désespoir, portée par une fillette en détresse : j'étais déterminé à essayer de les retrouver et de les aider. 

 

Je n'ignorais pas que mes chances de succès étaient minces : je voyais des enfants marchant seuls sur les routes chaque jour.  Des années de violence sporadique dans l'Est du Congo et les récents combats entre l'armée et les combattants fidèles au chef rebelle Laurent Nkunda avaient déplacé au moins 250 000 personnes, et ce malgré la présence de la plus importante au monde des forces de paix des Nations Unies.  Des centaines d'enfants avaient été séparés de leurs familles depuis que les combats avaient éclaté en août et en une semaine, selon l'UNICEF, plus de 1600 enfants de la province du Nord Kivu étaient à la recherche de leurs parents.  Leur jeune âge et leur incapacité à donner des informations détaillées - ainsi que le manque de documents officiels dans la campagne congolaise - rendaient encore plus difficiles ces recherches.

 

Kiwanja est une ville typiquement africaine avec  une bande de chemin de terre bordée de quelques petits magasins  en guise de rue principale , un rond-point, un carrefour, et les bidonvilles tentaculaires s’étendant à l'infini sur les collines avoisinantes.  Atteindre Kiwanja signifiait traverser une ligne de front instable à quelques kilomètres au nord de Goma, croiser des centaines de rebelles lourdement armés et les troupes gouvernementales déployées de chaque côté, parcourir un trajet cahotant de deux heures sur une route anciennement pavée, devenue aujourd'hui un nid de poule géant.

  

La photo de Protégée et Reponse à la main, j'ai commencé à questionner autour de moi.  Les femmes fronçaient les sourcils : elles ne connaissaient pas ces filles. Pas plus de chance à la cour d'école ou à la clinique.  Sur le point de rentrer à Goma, je me suis encore arrêté près d'une base des Nations Unies.  Quelques jours plus tôt à peine, sa périphérie avait en effet accueilli des milliers de réfugiés.  Pourtant, il ne restait plus que des squelettes de huttes de fortune et une tente blanche du UNHCR. (agence des Nations Unies pour les réfugiés).

 

Je me suis aventuré à l'intérieur de la tente.  Là, les yeux de Maria Mukeshimani se sont éclairés à la vue de la photo.  La femme, qui avait elle-même été déplacée suite aux violences, connaissait ces enfants : elle les avait vus dans cette même tente cinq jours plus tôt et elle connaissait la mère de Protégée ainsi que son nom Espérance Nirakagori.  Espérance - le mot français pour l'espoir.

 

Espérance s’était, paraît-il, refugiée à l'église catholique locale de Kiwanja.  Je suis arrivé là-bas, accueilli par les voix d'une chorale.  C'était la messe du soir.  «Quelqu'un sait-il si Espérance habite par ici ?" ai-je demandé.  Un homme âgé m'a répondu que je la trouverais dans une petite maison à proximité.

 

Vêtue d'une robe jaune et bleue, Espérance m’a accueilli.  Son foulard était mouillé de sueur et elle parlait doucement.  Je lui ai montré la photo et elle a souri à la vue des filles.  Elle m’a expliqué que Protégée et Reponse avaient erré seules, égarées, pendant trois jours, lorsque la famille avait fui à pied leur village de Kiseguru, à une vingtaine de km de là.  Protégée avait dormi une nuit dans une église, sans nourriture ni eau, blottie contre Reponse sous un léger foulard. 

 

J’ai été soulagé d’apprendre qu'elle les avait retrouvées.  Malheureusement, trop faible pour faire elle-même le voyage, elle avait dû les renvoyer aussitôt chez sa fille aînée, dans leur village, seules et à pied, car elle craignait pour leur sécurité à Kiwanja.  Elle continuait à regarder la photo.  Ce n'est que lorsque je lui dis que je reviendrais le lendemain matin pour la conduire et rejoindre les filles à Kiseguru que son visage s'illumina en un large sourire sincère.

 

Nous partîmes le lendemain après un arrêt dans un restaurant en ville.  Espérance était calme durant tout le trajet.  Arrivée dans le village, elle serrait la photo des filles pendant qu’elle marchait dans les rues, une ribambelle d'enfants excités dans son sillage.

 

Les retrouvailles avec Protégée et Reponse, dans une petite cabane en terre, furent brèves.  Elles se sourirent mutuellement.  Personne ne parlait.  Protégée est une jeune fille timide qui n'avait que 2 mois quand son père avait été tué au Congo de la dernière guerre sanglante.

 

"Etes-vous heureux de voir votre mère?" lui demandai-je. 

Elle répondit, d'une voix douce: "Oui."

 

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Espérance Nirakagori, Reponse et Protégée dans leur hutte à Kiseguru,

lors de leurs retrouvailles du 17 novembre 2008.  

 

Protégée raconta comment elle était arrivée épuisée à Kiseguru le 12 novembre. Quand elle avait voulu trouver refuge dans sa famille, elle avait trouvé la maison vide - sa sœur et les autres membres de sa famille avaient fui. Pendant cinq jours, elle avait attendu qu’un adulte arrive. Personne ne venait. Elle avait l'intention de partir pour Kiwanja et rejoindre sa mère le jour même où je l’avais photographiée.

 

Protégée, Reponse et Espérance sont maintenant revenues à Kiwanja.  Elles ont installé un lit dans le coin d'une chambre dans la propriété de l'église catholique. A l'extérieur, le Programme alimentaire mondial de l’ONU distribue de la nourriture, mais la situation dans la ville reste volatile.

 

Avant mon départ, j'ai offert à Espérance la photographie des enfants. Elle l’a tendue à Protégée, qui, avec Reponse sur ses genoux, l’a longuement regardée. Je les ai laissées là, sur leur lit, serrant la photo, l'une de leurs rares possessions.

 

Quand je leur demandai quand elles retourneraient dans leur village, Espérance répondit : «Quand la guerre sera finie."

 

texte inspiré d'un interview en anglais de Jérôme DELAY

extraits - traduction personnelle

 

 

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Protégée ferme la porte de sa hutte avant de quitter le village de Kiseguru,

pour la seconde fois, le 17 novembre . 

2008 ©  Jérôme DELHAY


C.jpg

Protegee est suivie d’une ribambelle d’enfants en quittant Kiseguru.

  2008 ©  Jérôme DELHAY 

 

D.jpg

Protegee montre comment elle enroulait une couverture sur elles

lorsqu’elle dormait dans l’église avec sa nièce.

2008 ©  Jérôme DELHAY

 

E.jpg

Protegee montre l’église où elle a passé une nuit avec sa nièce Reponse. 

2008 ©  Jérôme DELHAY


Mes principales sources d'information pour la rédaction de "insoutenable détresse" :

 

Le prix Bayeux-Calvados des correspondants de guerre

Le Soir : les carnets de Colette Braeckman

The Sacramento Bee : Congo conflict continues

Human Rights Watch : killings in Kiwanja

Alliance géo-stratégique : chronique d’une guerre sans fin

reliefweb : massacres à Kiwanja

Human Rights Watch : massacres à Kiwanja : rapport PDF

Un blog d'un africain sur le bilan du massacre 

The Digital Journalist : finding Protegee and Reponse

The Sacramento Bee : children and mother reunited.

mouche-copie-1.gifImage du Blog ypjane.centerblog.net

 

MISE A JOUR DU 8 FEVRIER 2013

 

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